3-Tarkedit

Jeudi 7 mai 2009

Après un petit dej, café-pain-beurre-miel, je prépare Mémère avec l’aide attentive de toute la maisonnée. Ils sont inquiets de me voir partir seule. Je quitte Mohammed et mes hôtes après avoir payé mon guide et remercié mes hôtes. Ils m’accompagnent jusqu’à la sortie du village. Je suis un peu tendue, me voici seule avec mon mulet.
Ait Qualla s'en va...
La pause thé avec des bergers
Pour changer, je grimpe dessus, cela a un coté sympathique ! On chemine ainsi jusqu’en haut du col, mais j’ai quelques difficultés à le gérer. Parfois, il s’arrête tout seul et j’ai un peu de mal à le « redémarrer », parfois il ralentit ; j’ai mesuré 3 kms au GPS ! Je finis par descendre au col et reprendre le licol. Nous voici sur un vaste plateau herbeux où paissent moutons et chèvres. Tibhart n’est pas un village comme je le pensais, seules quelques cabanes sont installées au milieu d'un vaste pâturage où des cowboys locaux gardent leurs troupeaux. J’en croise deux qui me posent les questions habituelles, étonnés de me voir ainsi seule. Ils me donnent quelques conseils sur les chiens et pour faire avancer ma mule (notamment lorsque je suis juchée dessus), puis m’invitent à déjeuner avec eux.
Nous nous entassons dans un enclos à ciel ouvert qui leur sert de cuisine et dégustons un tajine mitonné au feu de bois. Mimi en profite pour se goinfrer en liberté, chassant les autres quadrupèdes qui se seraient approchés. Quelle associable, alors !Je pars ensuite à dos de mule avec Hassan pour cavalier, visiter les habitations troglodytes que je n’avais pas remarquées un peu plutôt. Certaines sont en ruine, d’autres servent d’abri pour les bêtes ou de cuisine. Les chevreaux sont enfermés par des pierres jusqu’au plafond. L’air est extraordinairement frais sous ces arches de roche. 
Les jeunes bergers sont là toute la journée, parfois la semaine, et font leur propre popoteDe là haut on domine les pâturages ainsi que le terrain de football improvisé dont le gazon n’a pas à rougir devant celui du stade de France. Une partie de foot s’engage, je me mets dans l’équipe Zaouira. Les gamins sont complètement excités et on prend des tas de photos. Au bout d’une demi-heure et de 3 buts contre 2 en notre faveur, je réclame grâce :  le foot est incompatible avec mon sport de marche quotidien.Je reprends la piste accompagnée quelques temps d’Hassan. Il finit par me convaincre de dormir dans sa famille ce soir, au village de Tammast près de Tizgui. Je descends du plateau non sans laisser Mimi brouter quelques temps de l’herbe fraîche ; elle a bien compris la routine maintenant et se montre beaucoup plus docile ! Je ne suis plus inquiète dans ma capacité à la faire avancer sauf si je monte dessus : si le chemin est bien marqué elle avance à peu près, mais je n’ai pas encore trouvé les bonnes manettes car elle arrive toujours à s’arrêter et je n’arrive pas à la faire repartir, à moins de descendre.

J’arrive au village que je crois être Tizgui mais on me dit que c’est aussi Tammast, Tizgui étant constitué de 4 villages accolés Je fais brouter la mule le long d’un canal gorgé d’herbe mais un gars un peu désagréable car trop avenant me dérange. Je prends quelques photos du beau village fortifié et finis par monter sur la placette où un vieux vend de la quincaillerie, mais me voici rapidement entourée d’un groupe de gamins curieux et un peu moqueurs. Je n’aime pas trop cette atmosphère et me montre carrément agacée quand le même gars qui me suit me demande mon numéro de téléphone. Je l’envoie paître et retourne faire paître ma mule, de plus agréable compagnie en contrebas. Elle a d’ailleurs repéré l’endroit et y retourne sans se faire prier. Hassan n’arrive pas et la nuit tombe. J’essaie de me faire indiquer sa maison, on me répond qu’il habite le village de Taouit à 2km plus haut. Trois gamins m’y accompagnent et j'arrive effectivement chez Hassan... mais ce n’est pas le même !!Je lui demande l’hospitalité pour la nuit et me voilà échouée au milieu d’une smala de plusieurs familles vivant sous le toit d’une immense maison de construction moderne. Les femmes me questionnent avec empressement, les gamins courrent partout. Je montre aux hommes mon parcours et la carte, goute au riz au lait (hélas non sucré !) dont se régalent les enfants qui y piochent à même la gamelle. Une des femmes, plus entreprenante, voudrait que je lui montre toutes mes affaires, me demande si je m’épile même au pubis ! Allez savoir... Le maître de maison arrive et me salue, très affable, mais il ne reste pas longtemps. A chacun de mes déplacements, je suis suivie par une dizaine de personnes adultes ou enfants, avec la bizarre impression d’être une bête de cirque. La fatigue aidant, j’obtiens de me coucher à 22h, évitant ainsi le dîner. Mais c’est une sacré expérience que d’observer ces familles vivant en communauté ! Les adultes jouent beaucoup avec les enfants, les pièces sont à peine aménagées. Je dors dans l’une des chambres où les enfants dorment sur des matelas par terre tout habillés, la maman restant avec eux pour allaiter à la demande le plus petit qui doit avoir un an. Je peux prendre un douche, mais reste accompagnée, telle Louis XIV, jusqu’à mon coucher...


Vendredi 8 mai 2009

Lever 6h. On m’offre un petit déjeuner (pain-huile-beurre maison) en compagnie d’un des hommes de la maison. Puis je suis à nouveau entourée de la smala qui s’est levée pour m’observer préparer mes affaires. Je quitte avec un certain soulagement le village et reprend le chemin inverse dans un jolie vallée verdoyante, profitant de l’air frais du matin et appréciant de me retrouver seule avec Mimi.
Je repasse par Tizgui, puis file vers Eç-Sour. Je fais halte à midi quelques centaines de mètres avant le village, auprès d’un oued pour faire brouter Mimi. J’en profite pour faire un peu de lessive et pique niquer, puis laver sommairement la mule qui n’omet aucune objection. Une dame et une fille viennent me retrouver pour m’inviter à prendre le thé. La magie marocaine opère à nouveau ! Je ramasse mes affaires et les suit dans le village de Aït Bourik. Je visite sa maison, fais connaissance de ses deux jeunes garçons et son mari mécanicien, puis me rends dans la maison de ses parents, très bien tenue et joliment peinte en bleu et blanc. Ils élèvent une bonne trentaine de lapins dans la cour où les femmes cuisent le pain dans le four traditionnel.Famille très sympathique ! Le papa a travaillé 3 ans à Cherbourg il ya bien longtemps, mais ne parle pas français. C’est sa fille qui utilise au mieux son français appris à l’école primaire. La maman m’offre un pain fraîchement cuit. Je repars entre quelques gouttes d’eau pour Eç-Sour avec Mimi contente de reprendre la route. Le village est mort, c’est le « jamaa », l’équivalent de notre dimanche et les boutiques sont fermées. J’entre au fond d’un oued pour éviter le goudron et atteindre Igadaïn.

Je réussis à éviter le goudron en passant par le beau village de Mlalt, avec son grenier fortifié. Me voici hélée par deux fermiers qui m’offrent le thé. Et c’est reparti pour un tour ! Cette fois-ci, on mange des œufs. Il me faut encore visiter leur champ, arbres fruitiers, jardin, rosiers et arrêt spécial pour la pompe qui achemine l’eau à ses champs et ceux du voisin. Malheureusement, il faudrait creuser plus profond car l’eau manque mais l’argent non plus ne coule pas à flot. Ces deux fermiers sont remplis de gentillesse et d’égards et leur « oui, madame », très scolaire, me vont droit au cœur. Ils me mettent sur la piste et peu après je quitte l’oued pour rejoindre le goudron. La nuit tombe et Igadiin est encore loin. Le goudron n’est pas agréabl, j’essaierai de l’éviter demain. Je fais halte sur la route pour rire avec une jeune femme qui n’en revient pas de me voir cheminer avec une mule, lorsqu’un 4X4 s’arrête et s’enquiert de ma situation. Lorsque je dis que je cherche un toit pour la nuit, je suis invitée sur le champ. Et voilà que j’entre peu après dans la plus belle villa du coin ! Contraste total avec les jours précédents. Je n’ai fait que 15km mais j’en ai quand même plein les pattes.Mon hôte, riche boulanger de Rabat, est compréhensif. Il me fait visiter ses nombreuses pièces, parfois très bien meublées, parfois vides, puis m’offre des sandwiches fait maison, style kébab. Je peux passer mes coups de fil, me doucher et me reposer lorsque je le souhaite. C’est une halte que j’apprécie, le confort n’est pas interdit s’il se présente sur ma route !C’est appréciable de pourvoir ainsi s’exprimer facilement et converser. Il me propose comme beaucoup de mes hôtes de rester plusieurs jours me reposer mais j’aspire à marcher et reprendre la route. Je souhaite aussi quitter cette vallée traversière et retrouver des coins plus reculés, regrettant un peu le caractère paisible et sauvage du Siroua.

 

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